On s’en occupe. Et pourtant, les prêtres Pharisiens, Spécialistes des Ecritures, soldats romains, la foule manipulée criant à la curée croient tous maîtriser la situation. Or, ils lui abîment le corps, mais certainement pas l’âme, l’inatteignable Esprit de Dieu, Son Père. Ils entravent ses mouvements, mais lui reste maître jusqu’au bout de son offrande à Tous, y compris ses bourreaux.
« Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », ces instruments d’un destin qui les écrase.
Fin du textuel, et place à la clinique :
Hérode Le Grand avait aboli ce mode mise à mort. Mais les Romains en avaient fait un mode très courant d’exécution, à chaque tentative de turbulence publique, ils n’hésitaient pas à y recourir. Selon Cicéron et Sénèque, c’était le plus atroce, le plus cruel des supplices
Pour les membres supérieurs, un clou est enfoncé à coups de maillet dans chacun des deux poignets. Il est bien certain que c’est le poignet qui est encloué, et non la paume des mains comme représenté dans la plupart des tableaux de la crucifixion. En effet, l’enclouage de la paume des mains conduirait à une déchirure avec chute du corps et hémorragie importante, tandis qu’au niveau des poignets, le clou est bien fixé et retenu par les ligaments du carpe dans l’espace de Destot.
Pour les membres inférieurs deux clous furent sans doute utilisés, l’un dans l’espace de Mérat au milieu du tarse pour le pied droit, l’autre pour le pied gauche au niveau du sinus du tarse, un peu plus latéralement par rapport à l’axe du pied. Les deux pieds sont cloués directement, face plantaire contre le bois.
Selon toute vraisemblance, Jésus fut crucifié avec les bras non pas étendus à l’horizontale mais légèrement fléchis, probablement soutenu par des cordes au niveau des aisselles. Ceci avait pour but de prolonger la durée du supplice, car suspendu uniquement par les bras, Jésus n’aurait survécu que quelques minutes et son agonie va durer trois heures…
Chaque mouvement respiratoire provoque une intense douleur dans tout le corps, ce qui rend la respiration difficile et superficielle. De plus, Le poids du corps tirant sur les bras et le début des crampes musculaires figent le thorax en inspiration forcée par action sur les muscles intercostaux, ce qui empêche l’expiration normale. En effet, normalement l’inspiration est active et l’expiration passive. Ici, le crucifié doit expirer de façon volontaire et, pour cela, le seul moyen est de de s’appuyer sur les clous des pieds et en même temps tirer sur ceux des bras de façon à se redresser d’une quinzaine de centimètres pour vider ses poumons et, rapidement, les remplir par deux ou trois goulées d’air. Ce faisant, une douleur atroce traverse jambes et bras, les poignets tournent autour des clous, l’effort physique est intense et la victime se laisse retomber. Ensuite, le manège recommence : impression d’étouffement, redressement du corps. Avec cela, tout le corps est la proie de crampes musculaires de plus en plus intenses qui favoriseront la rigidité extrêmement rapide s’installant dès avant le décès. Due à la déshydratation, la soif est dévorante. L’agonie pouvait ainsi durer des heures, en moyenne 24 heures, mais chez certains jusqu’à trois ou quatre jours.
Dans le cas de Jésus, la mort surviendra rapidement, au bout de trois heures seulement, ce qui étonnera Pilate. C’est sans doute son état d’épuisement total causé par la flagellation, les autres sévices et le chemin de croix qui expliquent cela.
Un échafaudage de fortune sert aux bourreaux qui eux maintenant peinent à verticaliser la croix dont le condamné s’était pourtant chargé seul.